Sierra Leone
Le candidat à l‘élection présidentielle du principal parti d’opposition en Sierra Leone, Julius Maada Bio, devançait de peu celui du parti au pouvoir, Samura Kamara, selon les nouveaux résultats partiels publiés dimanche par la Commission électorale.
Selon ces résultats annoncés par la Commission électorale nationale (NEC), portant sur 75 % des bureaux de vote dans chaque province, M. Bio obtenait 43,3 % des suffrages exprimés, et M. Kamara 42,6 %, soit un écart d’un peu moins de 15.000 voix.
La NEC doit proclamer les résultats complets en début de semaine, mais un second tour semblait quasi certain, le seuil pour être élu au premier tour se situant à 55 % des voix.
Les habitants de ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest gangrené par la corruption se sont déplacés en nombre le 7 mars pour élire leurs nouveaux président et vice-président, membres du Parlement et conseillers locaux.
Un ancien cadre du SLPP, Kandeh Yumkella, qui se présente au nom d’une nouvelle formation, la Grande coalition nationale (NGC), est crédité pour sa part de 6,69 % des voix dans cet échantillon.
En cas de second tour, il pourrait jouer le rôle d’arbitre entre les deux partis qui se succèdent au pouvoir depuis l’indépendance en 1961.
Le président sortant, Ernest Bai Koroma, qui ne pouvait se représenter, après deux mandats de cinq ans, a désigné pour porter les couleurs de son parti, l’APC, son ministre des Affaires étrangères, M. Kamara.
Face à lui, le SLPP, principal parti d’opposition, a de nouveau présenté M. Bio, un ancien général, battu par M. Koroma en 2012.
Les missions d’observateurs étrangers et de la société civile, notamment celle de l’Union européenne, ont salué une campagne généralement pacifique et le bon déroulement du scrutin, mais déploré une “augmentation des intimidations et des actes de violence dans la dernière semaine” de campagne et après la fermeture des bureaux de vote.
Le bilan de l’administration sortante est contrasté.
Si elle est parvenue à attirer les investisseurs pour reconstruire le pays dévasté par la guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120.000 morts, l‘économie reste fragile après les chocs de l‘épidémie d’Ebola en 2014-2016, de la chute des cours mondiaux des matières premières et la corruption a continué à prospérer.
AFP
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